Né vers 1928 selon son état civil et décédé le 6 février 1985 à l'Hôpital de Nouakchott, El Hadj Abdoul Ngaidé a vécu pour sa foi, sa culture, son pays et les membres de sa communauté.
Depuis son décès, l'impression que j'ai, c’est une sorte de "reniement mémoriel" de ce que fut El Hadj Abdoul Ngaidé au cours de sa vie. On a l’impression que peu de gens se souviennent de ce qu’il était et ce qu’il a représenté pour son pays et pour les personnes qui l’ont connu. Moi qui suis son fils, j’avoue ne pas avoir beaucoup de souvenirs de lui et ceci est valable pour la plupart de ses enfants. Une amnésie collective, en somme.
Ce dont je me souviens, c’est son investissement auprès de nous, son dévouement à son seul et unique employeur - la Radio et Télévision de Mauritanie, son engagement incessant pour la promotion de la langue et de la Culture haalpoular, son attachement à sa foi musulmane et son patriotisme indéfectible. Je sais, d’après des documents qui sont encore chez nous à la médina R, qu’il avait obtenu un baccalauréat en langue Arabe au Mali, qu’il avait fait plusieurs pèlerinages à la Mecque (plus d’une dizaine à ma connaissance), qu’il avait voyagé dans plusieurs pays arabes et ramené de ces pérégrinations d’innombrables livres qui n’ont pas encore trouvé de lecteurs au sein de sa progéniture. Il a laissé une femme et 13 enfants. Deux de ses garçons ont quitté cette terre jeunes (à 7 et 19 ans) et ses autres enfants tentent, tant bien que mal, de préserver sa mémoire.
Suite à son décès, nous avons essayé de récupérer certains de ses enregistrements auprès de son employeur, mais nous n’avons jamais pu mettre la main ne fusse que sur une partie des milliers d’heures d’antenne dont il a été l’animateur. Sa voix si caractéristique, qui a accompagné fidèlement plusieurs milliers d’auditeurs, en Mauritanie mais également dans la sous-région ouest-africaine manque cruellement sur les ondes nationales et ce manque est, à mon sens, encore plus prégnant pendant le mois sacré de Ramadan. Mystère donc quant au sort réservé par la Radio Mauritanie aux enregistrements des émissions de radio et de télévision effectués par mon père durant sa longue carrière de journaliste. On pourrait assurément s’attendre à un peu plus de transparence et de reconnaissance de la part de Radio Mauritanie après 25 années de bons et loyaux services.
Aujourd’hui encore, quand je rencontre certaines personnes qui l’ont connu et/ou écouté, ils me rappellent les formules célèbres qui étaient sa marque de fabrique et dont la plus célèbre est : « Pergitte e bonandeeji laamu bennungu, So Mowdo Wumi Wumtii andi ko gitte nafata ».
Ce blog veut rendre un hommage mérité à mon père, ce héros oublié de ceux qu’il servit durant toute sa vie. Je veux pouvoir mesurer, à l’aune de vos contributions, ce qu’il représentait pour nous et garder vivant son souvenir.
Si vous l’avez connu, si vous avez une histoire à son sujet, un enregistrement audio ou filmé de l’une de ses émissions, une anecdote ou un bon mot, partagez la et faites vous en l’écho au travers de ce blog, afin de perpétuer sa mémoire et de raviver autant que de consolider ses pensées si riches.
Soulé El Hadj Abdoul Ngaidé
28 décembre 2008
dimanche 28 décembre 2008
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